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Première lecture de ce prix
des lecteurs, saison 2012, dans ma librairie rouennaise. Mon choix s'est tourné sur ce livre pour son résumé, et l'envie de démarrer par un livre qui me paraissait léger.
Quatrième de couverture :
Lucy, célibataire pas encore trentenaire, est bibliothécaire dans une petite ville perdue du Middle West. Ian, dix ans, fils unique de chrétiens fondamentalistes homophobes, est son plus fidèle lecteur. Un beau matin, elle le découvre sur son lieu de travail réfugié parmi les livres. Contre toute attente, elle ne va pas le ramener tout de suite à ses parents. Ensemble, ils vont parcourir plusieurs Etats de cette Amérique post-11-septembre. Pour ce gamin rêveur, c'est la découverte du vaste monde ; pour elle, l'occasion de s'interroger sur ses origines russes, le déracinement de ses ancêtres et leurs aspirations à plus de liberté.
Rebecca Makkai signe ici un premier roman humaniste et original en forme de road-book. Une balade épique et onirique qui décortique les traumatismes d'une nation faite d'immigrants, de fugueurs et de chapardeurs...d'identités.
Partie d'un bon sentiment à l'encontre de ce roman, je voyais des décors de road-movie défiler, des références multiples à la littérature américaine, une fuite en avant du type "Un monde parfait", le flingue en moins, avec Kevin Costner.
C'est un peu plus compliqué que cela.
Lucy est la bibliothécaire qui se réfugie dans son travail, et qui semble flotter dans le monde, sans véritablement s'y intégrer. Ce que je retiens de ce personnage, avant tout, c'est cette jeune femme qui ne supporte pas d'être rangée dans le même sac que les "vieilles" de sa profession, et qui subit les stéréotypes que les gens se font sur son travail : la femme au gilet, aux chaussures orthopédiques, celle qui se couchent tôt par ce qu'elle est tout simplement une bibliothécaire...
C'est le hasard qui l'a mené à la section enfants de cette bibliothèque perdue au milieu de nulle part, loin de sa famille, qu'elle semble fuir, et de sa ville : Chicago !
Ian est un dévoreur de livres, un petit garçon qui vit du livre, se nourrit d'histoires, en tentant d'échapper au contrôle parental...jusqu'au jour où il passe la nuit dans la bibliothèque, demandant à Lucy de l'emmener avec lui.
A partir de ce moment, j'ai eu l'impression de voir des personnages perdre le fil de leur centre d'intérêt : le livre. Il réapparais, de temps à autre, mais n'est pas cette toile de fond que j'imaginais en prenant ce roman entre mes mains. Loin de me déplaire, le récit m'a légèrement lassé sur le dernier tiers, attendant le dénouement de l'histoire.
Ce dernier était pas mal. Je regrette de voir mon attention envers ce livre se flétrir au fil du récit, mais je pense que je ne l'imaginais pas comme cela ! Néanmoins, ce premier roman de Rebecca Makkai comprend dans ses pages une qualité d'écriture, qui fait que le lecteur se laisse entraîner aux côtés de la bibliothécaire et du jeune lecteur. Cette cavale est un peu la notre, finalement, car nous voulons, nous aussi, sortir le jeune Ian des griffes d'une pensée rétrograde et réductrice sur le monde.
Ce roman est le premier lu dans le cadre du jury des lecteurs de l'Armitière. Il s'intègre au challenge d'Anne autour du premier roman (ça faisaitun moment que j'attendais une nouvelle recrue pour honorer ce défi !). Ah et c'est aussi une nouvelle rentrée littéraire pour moi !
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